Les salarié-e-s de l’entreprise Directique, sous traitante des trois opérateurs nationaux (de télécommunications) et spécialisée dans les mesures de réseaux mobiles, se sont mis en grève à partir du 5 octobre 2009 pendant 9 jours. Ils revendiquaient tout simplement l’application des dispositions du droit du travail !

Directique, boîte à papa

Directique est une PME du 14e arrondissement de Paris d’une centaine de salarié-e-s. Elle mesure la qualité des réseaux mobiles pour des donneurs d’ordre que sont les trois opérateurs nationaux ?

L’actuel dirigeant a repris l’affaire de papa (Formé à Xtélécom et ancien salarié de France Télécom) et siège sur la place Ferdinand-Brunot, qui n’est autre que son grand-père !

Les revendications portées par le personnel étaient « simples » : les salarié-e-s se sont mis en grève pour revendiquer un accord sur le respect du temps de travail, le respect des délais de prévenance, le paiement des heures supplémentaires, l’arrêt des licenciements abusifs, le ratachement à une convention collective. Ils et elles demandent l’application du droit du travail mais aussi, et tout simplement à être respecté-es par leur employeur.

Directique, boîte sourde

9 jours de grève, et la direction refuse de négocier. Non seulement la direction ne veut pas entendre les revendications mais elle continue de faire pression sur le personnel en licencienat à tout crin, en sanctionnant et en faisant appel de plus en plus à des salarié-es sous statut précaire. Elle va même jusqu’à refuser aux délégué-e-s du personnel de consulter le Registre du personnel !

Lutte de terrain, les élu-e-s absents

Les salarié-e-s n’ont pas cessé de se faire entendre dans la rue pendant ces 9 jours. Ils ont manifesté devant les donneurs d’ordre de leur entreprise, qui sont aussi responsables de leurs conditions de travail (France Télécom/Orange, SFR, ARCEP…). Ils ont pris la parole lors des manifesations du 6 octobre 2009 dans le groupe France Télécom/Orange. Le 7 octobre lors de la journée "pour un travail décent".

Ils ont demandé aux élu-es (maire du 14e arrondissement de Paris, le député Yves Cochet) de les soutenir dans cette lutte difficile. Seul le maire de l’arrondissement a répondu. Il s’engage à contacter le patron de Directique, à les soutenir dans leurs revendications et à leur prêter une salle de réunion.

Le syndicat SUD Télécom Paris a interpellé l’inspection du travail sur la non application du droit du travail à Directique et lui a demandé de dresser un procès-verbal. Celui-ci ne l’a pas encore fait. La direction a seulement acté l’application de la loi TEPA pour le dernier trimestre 2007 et le contrôle des heures supplémentaires effectuées lors des missions.

Directique n’a cédé sur presque rien. Mais cette lutte a permis à la section SUD, tout débutante, de grandir. Elle va continuer au quotidien de convaincre tou-te-s les salarié-e-s qui c’est par une lutte collective que l’on peut gagner.