La crise

mardi 7 octobre 2008
par Aurore

TRact de Lyon sud - industries chimiques (NPA Rhône : http://npa69.eu.org )

T’as pas 1000 Milliards ? C’est pour terminer le mois ... Pas d’argent pour le peuple ? On en trouve bien pour sauver les banques ! Mille milliards pour sauver les spéculateurs. Que penser, devant de telles sommes, du trou de la sécu (8 milliards) dont ils disent qu’il « met en péril les grands équilibres ? » Que penser des 10 Milliards jamais trouvés pour lutter contre le SIDA dans le monde. Que penser de l’abolition nécessaire de la dette du tiers monde, dette déjà payée par ailleurs du fait des taux d’intérêts scandaleux ? Aux USA, 1 million et demi de familles ont été expulsées de leur logement qu’elles ne pouvaient plus payer. Il y en a autant en cours d’expulsion. Mais les sommes débloquées par le gouvernement US ne serviront pas à renflouer ces familles (5% de la population américaine mise à la rue !) : elles sont réservées aux banques prétendument lésées. Au frais des contribuables. Le gouvernement français a créé la franchise médicale et fait payer les malades : Bénéfice escompté 800 millions. Mais le 30 septembre au matin, il trouvait sans problème 3 milliards pour renflouer la banque Dexia en faillite. Pour les capitalistes, la déroute bancaire ne fait pas que des malheureux : Les dettes des banques en faillite sont nationalisées et les secteurs bénéficiaires sont rachetés à prix bradé par d’autres banques. Certains font de bonnes affaires et l’Etat nationalise les pertes. Dans ce contexte, privatiser La Poste, créer une « banque postale » privée paraît particulièrement indécent. Les cotisations retraites versées dans des fonds de pension : Voilà le résultat ! Les travailleurs Nord Américains et Anglais ont été obligés de placer leur épargne retraite dans des fonds de pension. Beaucoup de ces fonds basés sur la spéculation sont aujourd’hui en faillite. La valeur des placements en actions est en chute libre. Qu’adviendra t-il des retraites de ces travailleurs ? Chez nous, les patrons font du chantage pour qu’on place dans des fonds spéculatifs l’intéressement et la participation. Ceux qui ne placent pas cet argent perdent l’abondement, soit plusieurs centaines d’Euros par an. Mais Natixis, la banque qui collecte les plans d’épargne des salariés, notamment ceux de Rhodia, est au bord de la faillite. Heureusement que Natixis n’est pas chargé de payer nos retraites ! Un « Fonds de solidarité des retraites » a été constitué en France pour « prévoir le paiement des retraites après 2020 ». Les sommes, prélevés sur notre feuille de paye ont été placées en bourse et viennent de perdre 25% de leur valeur. La seule manière sûre et juste de payer les retraites est la répartition : les prélèvements sont immédiatement reversés aux retraités, sans intermédiaire financier. C’est le principe de la Sécu. Nous ne payerons pas leur crise ! Prendre aux pauvres pour donner aux riches fut le slogan des dernières décennies. Chômage, précarité, baisse des salaires ont permis l’accumulation de ces masses gigantesques de capital. Ce capital est aujourd’hui en perdition parce que les pauvres ne peuvent plus payer leurs dettes, parce que les travailleurs n’ont pas les moyens d’acheter ce qu’ils produisent. Sarkozy nous promet de la sueur, du sang et des larmes. Nous devrons lui opposer nos revendications : 300 Euros pour tous, Smic à 1500 Euros net, retraite à 60 ans pour 37,5 années de cotisations, défense des services publics (école, santé, La Poste etc.), abolition du « bouclier fiscal » qui est un scandaleux cadeau fiscal aux plus riches. Pendant sa campagne électorale, Sarkozy proposait de favoriser le recours au crédit des plus pauvres et des précaires en hypothéquant leurs biens sur le modèle américain des subprimes ( Site de l’UMP, abécédaire du candidat Nicolas Sarkozy, lettre C comme Crédit) : Il est disqualifié pour parler des excès du capitalisme. Le capitalisme est un système dangereux. Il faudra l’abolir. Le capitalisme conduit de manière périodique à de grandes crises. Il a toujours besoin de la misère pour accumuler des richesses. La période que nous vivons est pleine de périls, mais elle peut être aussi l’occasion de remettre en cause ce système injuste. Rien n’est à eux, tout est à nous, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé. La richesse des capitalistes, c’est du travail non payé. Ils spéculent avec notre argent pour notre malheur. Construire un nouveau parti anticapitaliste pour révolutionner la société est un enjeu vital. Rejoignez nous.

Analyse : Une crise qui vient de loin La capitalisme connait en ce moment une de ses grandes convulsions comme il en arrive une ou deux par siècle. Après 30 ans de croissance des années 1945 – 1973, vint une longue phase chaotique qui dura jusqu’à nos jours : Crise boursière de 1986, crise asiatique, mexicaine, russe, argentine, crise des nouvelles technologies de 2001, et pour finir crise de l’immobilier dite des « subprimes ». Certains parlent aujourd’hui de la plus grave crise depuis 1929 : Si c’était le cas, on ferait référence à un événement qui a provoqué un effondrement mondial de la production, qui a mis ¼ des travailleurs au chômage, et qui s’est terminé par la guerre. Quand, dans les années 70, les capitalistes on vu leurs profits qui commençaient à baisser, ils ont lancé leur grande offensive contre le revenu des travailleurs. Dérèglementation, mise en concurrence à l’échelle mondiale, démantèlement des services publics, de la protection sociale et du droit du travail, libéralisation du commerce mondial et des transactions financières. Le résultat fut, pour le capital, spectaculaire : la part des salaires dans la production est passée de 70% à 60%, les profits repartaient à la hausse. En France, les bénéfices annuels des 40 plus grandes entreprises a dépassé l’an dernier 100 Milliards d’Euros ! Mais comme, faute de salaires, il n’y avait plus de pouvoir d’achat pour absorber la production, le système financier s’organisa pour favoriser l’endettement des ménages et des Etats. Le nombre de ménages surendettés explosa pendant que prix de l’immobilier s’envolaient. Les travailleurs chinois sous payés d’un côté, les ménages occidentaux surendettés de l’autre. Ca ne pouvait plus durer. Crash !

Tract national :

Le capitalisme fait faillite et Sarkozy se paye notre tête

“ Je veux le dire aux Français : l’anticapitalisme n’offre aucune solution à la crise actuelle (…) La crise actuelle doit nous inciter à refonder le capitalisme sur une base éthique ” N. Sarkozy à Toulon, le 25 septembre

Qui aurait imaginé que le président bling-bling s’en irait un jour dénoncer les “ excès ” du capitalisme “ financier ” ? Oui, la situation est grave. Oui, la soif de profits jamais satisfaite d’une poignée de privilégiés met toute la société en danger. L’accumulation sans fin des capitaux n’est pas une dérive du capitalisme mais le cœur de son fonctionnement. Dans son discours de Toulon, Sarkozy a reconnu qu’il y a eu de grosses erreurs, des dérives. Mais, a-t-il prétendu, ce n’était pas le vrai capitalisme car celui-ci serait “ moral ”, “ éthique ”, “ productif ”. Cause toujours… Il reste que sa seule proposition face à la crise, c’est de poursuivre et aggraver les agressions antisociales qu’il mène déjà sur tous les terrains. Il a ainsi annoncé, pêle-mêle : un nouveau recul du pouvoir d’achat et l’explosion des licenciements ; le maintien du plan de saccage de l’hôpital public ; l’accélération de la contre-réforme de l’Etat avec, il s’en est vanté, “ dès l’an prochain un total sans précédent de 30 600 emplois supprimés dans la fonction publique ” ; un gros paquet de nouvelles aides, exonérations de charges et d’impôts pour les patrons. Enfin, Sarkozy s’est engagé à ce que l’Etat vienne au secours des banques, assurances et sociétés de crédit, si ces dernières se retrouvaient en défaut de paiement. Comme aux Etats-Unis, on “ nationaliserait ” donc leurs pertes en les faisant financer par nos impôts. Déjà victimes des bas salaires, de la précarité et de la hausse des prix, les travailleurs subiraient ainsi une véritable “ double peine ”. Dans le même temps, la privatisation de tout ce qui peut faire du profit, elle, continue de plus belle. Exemple : la Poste, dont le gouvernement vient d’annoncer “ l’ouverture du capital ” et l’entrée en Bourse (une décision prise en plein milieu de la tourmente des marchés...) Aux riches de payer leur crise Tous les gouvernements sont inquiets pour l’avenir du système et parlent désormais du besoin de “ nouvelles régulations ”, d’une intervention accrue de l’Etat dans l’économie. Mais quel que soit le degré de sincérité de ces déclarations, ils sont d’accord sur un but : faire payer la crise, leur crise, aux classes populaires. A nous de ne pas l’accepter et de reprendre aux financiers, aux patrons et aux actionnaires tout ce qu’ils nous ont volé. Les luttes de résistance foisonnent, mais elles restent dispersées et trop souvent isolées. Aidons à les coordonner, à les unifier. Parmi d’autres mobilisations dans le privé et le public, la grève de la Poste du mardi 23 septembre a été un succès. Un large front syndical, politique et associatif, s’est formé au niveau national. La bataille qui commence contre la privatisation de la Poste peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux attaques et de changer le rapport de forces. Sarkozy a clairement identifié son ennemi : l’anticapitalisme. Là au moins, les choses sont claires. Ni éthique, ni moral, ni réformable, ce système de sauvages doit être combattu et renversé. Venez avec nous construire le NPA !

Second tract national :

Les riches veulent nous faire payer leur crise Unissons-nous pour les en empêcher !

Les bourses s’effondrent aux quatre coins du monde. Les banquiers, comptent sur les gouvernements pour les sauver des convulsions de la crise dans laquelle ils ont plongé le monde en décidant de faire payer un peu plus les pauvres. En effet pour les classes populaires, ce sera encore plus d’efforts, plus de licenciements, des coupes sombres dans les budgets publics, la hausse des prix, des impôts, la baisse des salaires, la précarité, le chômage...En France, 41 000 chômeurs de plus en août, 30 000 fonctionnaires de moins pour l’an prochain, la privatisation de la poste, une ponction directe dans les livrets d’épargne populaire.

Les caisses sont vides... mais pourtant !

Il n’y a soi-disant plus d’argent pour les 8 milliards du trou de la Sécu. Le gouvernement dérembourse les médicaments, restreint les soins, va vers la privatisation du système mais il trouve soudainement 22 milliards pour les PME. Il crée la franchise médicale qui rapporte 800 millions au détriment des classes populaires mais il trouve 3 milliards en un jour pour renflouer la banque Dexia en faillite.Aux Etats Unis le plan Paulson a été finalement adopté : 700 milliards pris aux contribuables iront renflouer les banques en faillite !

Pendant la crise les riches continuent à s’enrichir

Les 3,5 millions que le PDG de Dexia voulait prendre pour partir ont choqué. Ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Le capitalisme continue, des requins s’emparent des banques en déroute. BNP vient de racheter la banque Fortis qui a été renflouée. Peugeot qui annonce des licenciements augmente ses bénéfices de 49%, accroît les dividendes de ses actionnaires de 11% et verse 5 700 euros par jour à son PDG. Renault qui prévoit 6 000 suppressions d’emplois fait grimper ses bénéfices de 20% et son PDG s’octroie une plus value personnelle de 3,4 millions. Les milliards injectés par les Etats vont servir à alimenter un peu plus la spéculation, et donc la crise elle-même.

Un programme d’unité et d’urgence

Contre l’union nationale des banques, des Etats et de leurs hommes politiques pour nationaliser les pertes et privatiser les profits, il faut l’union du monde du travail et de ses organisations autour d’un plan d’urgence ainsi que la convergence de toutes les mobilisations pour aller vers un « tous ensemble » afin de ne pas payer la crise.

Il faut interdire tous les licenciements en prenant sur les profits accumulés pendant des années. Une hausse immédiate des salaires, des pensions et des minimas sociaux de 300 euros nets, aucun revenu en dessous de 1500 euros et l’indexation automatique des salaires sur la hausse des prix.

Il s’agit de la survie des classes populaires. Nous devons exiger la levée du secret bancaire pour faire toute la lumière sur les circuits spéculatifs, savoir qui s’enrichit et qui profite et empêcher une poignée d’hommes de décider du sort de millions d’autres. Il faut mettre en place un service public bancaire, non pas en nationalisant les pertes mais en expropriant les banques sans indemnités ni rachat, pour les faire fonctionner sous le contrôle des salariés et de la population.


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