Evénements en Grèce

mercredi 17 décembre 2008
par Aurore

Solidarité avec la jeunesse et la population grecque

Vendredi 5 décembre, un policier grec a tué de sang froid un adolescent de 15 ans, Andréas Grigoropoulos : face à cet assassinat, la colère et la détermination de la jeunesse s’expriment chaque jour dans les différentes villes du pays. De larges franges de la population se mobilisent en réponse à la répression de plus en plus grave qui visait déjà ces dernières années toutes les luttes sociales en Grèce et qui vient de franchir un nouveau palier. Depuis des semaines, la jeunesse grecque est particulièrement mobilisée contre la privatisation des universités, le manque de moyens pour l’éducation et un avenir fait de précarité généralisée. La grève générale de ce mercredi 10 décembre traduit avec force l’exaspération sociale face à un gouvernement qui multiplie les attaques anti-sociales, qui refuse de répondre aux revendications sur les salaires, les retraites et le droit à l’emploi. Les organisations signataires appellent à se rassembler vendredi 12 décembre à 17 h 30 devant l’ambassade de Grèce pour manifester leur solidarité avec la jeunesse et la population grecques, pour dénoncer la politique répressive et antisociale du gouvernement Caramanlis. Vendredi 12 décembre – 17 h 30 Rassemblement devant l’ambassade de Grèce 17 rue Auguste Vacquerie – 75017 Paris Métro : Kléber Premiers signataires : FSU, UNEF, Union syndicale SOLIDAIRES, SUD Etudiant, UNL, FIDL, ATTAC, CCIPP, Marches européennes contre le chômage, Fondation Copernic, Europe solidaire sans frontière, FTCR, IPAM, AITEC, CEDETIM, Réseau féministe Ruptures, Artistes sans frontières, Réseau culturel européen de coopération et de développement, Chambre des Beaux-arts de Méditerranée, RéSo, Les Alternatifs, Alternative libertaire, LCR, Parti de Gauche, NPA, JCR, PCF, PCOF, Jeunes Radicaux, Jeunes Verts, MJS, CUAL, MJCF

Tract national :

Aux côtés de la jeunesse et des travailleurs grecs

Depuis plus d’une semaine, en réaction au meurtre par un policier d’un collégien de 15 ans, la jeunesse de Grèce multiplie les manifestations dans tout le pays. La lutte contre les exactions policières et pour la dissolution des « MAT », les CRS grecs connus pour leur extrême brutalité, rejoint celle contre la privatisation des universités et pour exiger des moyens d’étudier dans l’enseignement secondaire. Des centaines de collèges et de lycées, des dizaines d’universités sont occupés par leurs élèves ou étudiants, souvent en lien avec les syndicats enseignants.

Les salariés se mobilisent eux aussi : mercredi 10 décembre, une journée de grève générale, appelée par les principaux syndicats pour protester contre les salaires de misère et la dégradation des statuts dans le monde du travail, a été très suivie. Des dizaines de milliers de salariés ont manifesté à Athènes en scandant : « Des cadeaux aux banques, mais des balles contre la jeunesse. Prenons nos affaires en main ! » Et de plus en plus, monte la revendication de la démission du gouvernement de droite de Caramanlis.

Même politique, mêmes problèmes, même lutte ! Mais les suppressions d’emplois massives dans l’enseignement, la privatisation des universités, les plans de licenciements, les bas salaires, la précarisation généralisée, en même temps que des paquets de milliards sont octroyés aux banquiers et au patronat, ne concernent pas que la Grèce. Et la répression contre la jeunesse, la criminalisation des mouvements sociaux, les atteintes de plus en plus systématiques aux libertés démocratiques, ne sont pas non plus quelque chose que l’on ignore en France. Dans toute l’Europe, les gouvernements mènent les mêmes politiques pour faire payer la crise aux classes populaires.

Sarkozy et Darcos le savent bien, tout comme ils sont conscients que leur politique est largement rejetée par la population. C’est pourquoi ils viennent de reculer en « reportant » leur contre-réforme des lycées. Confrontés au développement des manifestations lycéennes, et alors que le mouvement social en défense de l’Ecole monte en puissance depuis des semaines, ils ont eu peur d’une « contagion de l’exemple grec » !

C’est un encouragement pour tous ceux et toutes celles qui veulent défendre l’Ecole menacée par les dizaines de milliers de suppressions de postes et les contre-réformes éducatives de la maternelle à l’université. La mobilisation doit continuer jusqu’au retrait total de ces contre-réformes, l’arrêt des suppressions de postes. Ce premier recul montre aussi que par un « tous ensemble » déterminé et prolongé, on peut faire céder le gouvernement. Face à toutes les attaques que nous subissons, la seule réponse efficace est notre mobilisation dans l’unité et la solidarité : entre lycéens, étudiants et salariés ; entre travailleurs du public et du privé, de toutes les branches, professions et catégories ; entre français et immigrés ; et par-delà les frontières, entre tous les travailleurs et les peuples d’Europe.


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